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Congo-crise du Pool : Ntumi nie avoir lu le texte du cessez-le-feu

Congo-crise du Pool : Ntumi nie avoir lu le texte du cessez-le-feu

Congo

Dans un enregistrement audio effectué hier après-midi selon RFI, le chef de la rébellion Ninjas-Nsiloulou, Frédéric Binstamou dit Pasteur Ntumi aurait pris acte du cessez-le-feu du 23 décembre à Kinkala entre son mouvement et le gouvernement. Mais, Ntumi exige une commission pour « corriger » l’accord, car il déclare n’en avoir pas lu le texte.

D’après RFI, c’est à travers un message enregistré jeudi que l’ancien chef rebelle et secrétaire d’Etat chargé de la réparation des séquelles de guerre s’est exprimé sur l’accord du 23 décembre dernier à Kinkala, chef-lieu de la région du Pool par ses représentants et ceux du gouvernement afin de mettre fin à la crise dans la région.

Prenant acte de l’accord, Frédéric Bintsamou nie toutefois avoir lu le texte. « Nous prenons acte de la volonté de deux parties de désamorcer la crise en jugeant nécessaire d’arrêter les hostilités. Mais compte tenu du fait que le texte avant sa signature ne nous a pas été soumis et ne fait pas ressortir nos préoccupations majeures, nous exigeons la mise en place d’une commission mixte et paritaire de travail », indique Ntumi dans le document sonore de cinq minutes.

Pour le chef des Ninjas-Nsiloulou, la commission aurait pour tâche principale d’apporter des corrections à l’accord de Kinkala. Des corrections consistant à prendre en compte ses préoccupations. « Cette commission aura vocation à revoir et de corriger le corps de tout le texte en prenant en compte les points suivants : le règlement politique de la situation sous l’observation internationale, les levées des mandats d’arrêt, l’adoption de la loi d’amnistie générale, la réinsertion politique et la réinsertion socio-économique, le retrait de troupes dans les zones où il n’y avait pas leur présence avant la guerre, la libération de tous les détenus politiques, l’assistance multiforme des populations sinistrées du département du Pool, l’organisation du dialogue national inclusif sous l’observation internationale », énumère-t-il.

Par ailleurs, Ntumi demande aux autorités d’assurer l’accueil et la sécurité de la délégation qu’il devrait envoyer sous peu à Brazzaville.

La fin du suspense ?

Voilà peut-être une réponse aux préoccupations des acteurs politiques et membres de la société civile qui demandaient à Ntumi de se prononcer sur l’accord de Kinkala.

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Toutefois, ce message de Ntoumi est loin de répondre aux interrogations des observateurs. Si le chef rebelle indique que le texte ne lui a pas été soumis avant la signature, comment et pourquoi certains de ses lieutenants n’ont-ils pas fait lire le document à leur chef ? Autre chose. Va-t-il déléguer d’autres représentants que ceux qui ont signé l’accord de Kinkala ? Enfin, quelle réponse apportera le régime de Sassou-Nguesso à ce nouveau discours de Ntumi ?

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En tout cas, beaucoup de questions dont dépend la sincérité de ces pourparlers et partant le retour d’une paix durable dans cette partie du sud-ouest de Brazzaville théâtre depuis avril 2016 des affrontements entre forces de l’ordre et partisans de Ntumi. Une crise qui a déjà fait de nombreuses victimes dans les deux camps et surtout parmi les civils. Elle est aussi à l’origine du déplacement de plus 20 000 personnes vivant aujourd’hui dans les régions voisines, dans des conditions difficiles en dépit de multiples assistances du gouvernement et des agences humanitaires.

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